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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 16:05

Enfant 44Voilà quelques articles de là, j'avais évoqué un roman policier ancré dans l'univers du tango argentin. Dans le monde si divers et désormais si pléthorique de la littérature policière, mes pas de lecteur encore assez novice dans ce genre me conduisent, sur les conseils de mon épouse, au-delà du rideau de fer et au son de la balalaïka, sur les traces de Tom Rob Smith qui, dans Enfant 44, nous entraîne dans l'Union Soviétique l'année de la mort de Staline, aux côtés de Leo, un agent de la police politique tombé en disgrâce et qui s'acharne à élucider des meurtres en série de jeunes enfants.

On est évidemment assez loin de Tintin au pays des Soviets: peu de détails nous sont épargnés sur les aspects sordides de ces meurtres (je passerai sous silence le moment peu ragoûtant où le meurtrier fait rissoler l'estomac de l'une de ses petites victimes pour le donner à déguster à son chat préféré!). Il est vrai que la restitution de l'univers oppressant de la société soviétique de cette époque, fondée sur le soupçon et la délation chroniques, sonne assez juste et nous donne des envies d'anticommunisme primaire.

Avouons aussi que le récit est bien ficelé, sans longueurs, et nous pousse assez vite à dévorer les uns après les autres les chapitres, toujours assez courts, afin de connaître le dénouement: apparamment le signe habituellement considéré d'un roman policier de qualité. Même si, inexplicablement à mon goût, l'auteur se "tire une balle dans le pied" en nous révélant bien trop tôt l'identité du "serial killer" (ce que je me garderai bien de faire ici et maintenant). Du même coup, les cent dernières pages perdent sérieusement de leur saveur.

Saveur. C'est sans doute là-aussi que le bât blesse lorsque l'on considère le style! La comparaison ne soutient guère la route avec le roman de Vazquez Montalban, évoqué plus haut. De mon point de vue, et pour dire les choses avec modération, le style est, au mieux, "international". Je veux dire par là qu'il est aussi caractéristique de Tom Rob Smith qu'un hamburger de n'importe quel "fast food" du monde, qu'il nous soit servi à Buenos Aires ou... Moscou!

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 09:09

Diana          Le titre attire: Le premier principe Le second principe. Principe de l'entropie, principe du désordre: Serge Bramly, l'auteur de ce polar politico-médiatique, nous invite à réviser nos grands principes de physique! Le titre est prometteur et les premières pages, sur la mort de la princesse Diana, sont prenantes et font preuve d'une certaine originalité dans le point de vue dans lequel l'auteur place le lecteur.

          C'est ensuite que tout se gâte! Car les grands (ou les bons) principes ne font pas un grand livre. L'intrigue, forcément un peu embrouillée au départ, mêle les tribulations d'un photographe, taupe de la DGSE à ses heures, la mort de Diana, celle de l'ancien Premier Ministre de Mitterrand, Pierre Bérégovoy, les trafics d'armes de l'époque et les services secrets français. Tout cela sur une impression de complot généralisé, déjà vu à bien d'autres occasions.  

          Et c'est justement là que S. Bramly fait intervenir les deux principes en nous expliquant que, si l'on songe à un complot qui relierait toutes ces histoires, l'on se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude (principe de l'aveuglement assuré! NDLR). Tout vient donc de l'entropie et du désordre, donc. J'avoue que l'explication est courte, très plaquée sur les intrigues et qu'elle a du mal à irriguer tout le récit: en fait, au bout de cinquante pages, je l'avais complètement oubliée et il a fallu qu'apparaisse, en toute fin de récit, l'exposé sur le théorème Lincoln-Kennedy pour me la remettre à l'esprit (comment ça, vous ignorez tout du théorème Lincoln-Kennedy?). Beregovoy

          Vous l'aurez compris, j'ai moyennement aimé ce roman, au titre prometteur, mais rempli de longueurs, au dénouement un peu plat et où toute tentative de style est absente: comme je viens de le lire dans un autre blog, "le style n'est rien mais rien n'est sans le style". C'est certainement une question de principe, le principe dit de "littérature"!

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 17:46

pride and prejudiceLire (ou relire) un classique de la littérature c’est un peu comme ouvrir un grand vin millésimé : on aime ou on n’aime pas mais l’on n’est pas déçu de la qualité – et bien sûr, si l’on aime, c’est encore mieux ! Passer les fêtes de fin d’année en compagnie de Jane Austen et de son plus célèbre roman, Orgueil et préjugés (Pride and prejudice), s’apparente ainsi à la dégustation d’un premier cru : l’ouvrage a du corps et il est long en bouche !

L’argument est relativement simple: les Bennet, famille de la bourgeoisie rurale anglaise de la fin du XVIIIème siècle, ont cinq filles à marier ; Bingley, un jeune homme fortuné, célibataire et bien de sa personne fait l’acquisition d’une propriété du voisinage et vient passer l’été accompagné de son meilleur ami, Darcy, encore plus fortuné, également célibataire et tout aussi séduisant quoique d’un caractère plus « arrogant ». La « chasse au mari » peut commencer.

Sur le fond, l’ouvrage de Jane Austen reflète avec réalisme la situation des femmes de la petite bourgeoisie dans l’Angleterre de cette époque : le mariage est la grande affaire car il assure tranquillité économique et position sociale. La mésalliance est aussi grave que le fait de rester vieille fille (sans parler du scandale de vivre maritalement – comme cela est sur le point d’arriver à Lydia Bennet l’écervelée). Ces graves problèmes qui, on s’en doute, ont brisé plus d’une famille, sont traités par J. Austen avec une pointe d’humour permanente (qui n’empêche pas une certaine gravité) qui rend le récit fluide et entraînant.

Le livre est construit en trois actes et, comme au théâtre, les dialogues sont omniprésents et  étincelants, les rebondissements nombreux et spectaculaires. A mon avis, le point culminant de cette construction se situe exactement à la moitié de l’ouvrage lorsque Darcy avoue son amour à Elizabeth Bennet (amour repoussé dans un premier temps) et lui fait passer une lettre le lendemain. La lecture de cette lettre et la palette des sentiments et de leur évolution qu’elle provoque chez l’héroïne est un pur moment de plaisir pour le lecteur tant est fine et universellement crédible l’analyse des sentiments.

En conclusion, je retiens une phrase qui me semble exprimer la quintessence de la finesse de l’écriture de Jane Austen. Il s’agit de l’état d’esprit d’Elizabeth après qu’elle a finalement répondu favorablement à l’amour de Darcy : « Quant à Elizabeth, elle se savait plutôt qu’elle ne se sentait heureuse ».

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 10:44

Algérie2En lisant Des hommes, de Laurent Mauvignier, je songeais combien le poids de l’histoire poursuit les hommes, de bonne ou mauvaise volonté, et combien l’Histoire se joue de ces mêmes hommes en leur repassant les plats, même les plus refroidis. Et ce qui m’y faisait le plus songer, c’était aussi cette coïncidence avec une autre œuvre, cinématographique cette fois, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, traitant du même pays, l’Algérie, à une époque différente mais pourtant pris dans la même sempiternelle tourmente de la violence entre les hommes.

D’un côté, le retour sur la guerre « oubliée », la guerre d’Algérie, les « événements » comme l’on disait alors, la guerre de la honte, la guerre sans objet, la guerre perdue de trop pour la France qui s’est jusqu’à aujourd’hui acharnée à la glisser sous le tapis de l’Histoire ; de l’autre, une sale guerre aussi, une fausse guerre de religion, une vraie guerre de fanatisme et d’ignorance, un écho mondialisé de l’impossibilité pour l’Algérie de tourner la page de l’autre guerre et de passer dans le camp de la réconciliation et de l’espoir.

D’un côté, des jeunes appelés français qui ont vécu l’horreur des massacres de villageois innocents, l’horreur des représailles des fellaghas et qui ont refoulé toute cette ignominie avec l’accord silencieux de toute une nation traumatisée : quarante ans plus tard, dans un village français, à l’occasion d’une fête de famille qui tourne mal, le passé ressurgit dans toute sa vilénie ; de l’autre, sept moines de l’ordre cistercien-trappiste sont confrontés aux exigences des terroristes du GIA qu’ils refusent, signant ainsi consciemment leur arrêt de mort et surmontant leur peur dans un long cheminement spirituel passant par la prière et la fraternité.

J’ai lu le livre, fort et dérangeant ; je n’ai pas (encore) vu le film que l’on dit dépouillé et lyrique à la fois. Au-delà de la concordance des titres, les deux œuvres traitent de la même tragédie humaine, éternelle, la guerre entre les hommes, toujours absurde, toujours sanglante, toujours impitoyable. La différence, à mes yeux, réside dans le rôle des Dieux dans ce drame : il me semble que pour L. Mauvignier chaque homme reste seul dans sa nuit tandis que le film de X. Beauvois laisse espérer que le regard des Dieux ne s’est pas définitivement détourné des hommes. Algérie

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 10:34

buenos aires tangoLes Argentins ont deux passions officielles : le tango et la viande (et beaucoup d’autres moins officielles). Dans les rues de Buenos Aires, flottent  toujours un air de bandonéon et un parfum de barbecue pour le promeneur qui sait tendre l’oreille et ouvrir ses  narines au vent.  Deux passions et de multiples blessures au cœur comme la grandeur passée et surtout la dictature militaire. C’est tout cela que l’on trouve dans le roman de Manuel  Vazquez  Montalban, Quintette de Buenos Aires, que je viens de lire – en espagnol, si señor !

J’ai reconnu Buenos Aires, dont j’ai arpenté les rues plus d’une fois, et j’ai découvert l’art du polar de Vazquez Montalban, très littéraire, émaillé de formules ciselées, jouant sur la thématique entremêlée du rythme du tango et de la brutalité d’un passé dictatorial sanglant et dissimulé. Comme le tango, ce passé va et vient, surgit et disparaît, s’oublie et blesse encore. Pepe Carvalho, le détective préféré de Vazquez Montalban, est en mission à Buenos Aires pour ramener en Espagne un neveu qui a vécu en Argentine sous la dictature et y a aimé une femme dont il a eu une fille : l’une est morte et l’autre a disparu.

C’est un retour dans un passé très trouble qui constitue la trame de ce livre, lucide sur l’Argentine d’hier et d’aujourd’hui, tragique dans sa vision des faiblesses humaines, lyrique dans son approche de la grande ville sud-américaine, savoureux dans ses références culinaires permanentes (Pepe est un gastronome) et souvent comique comme peut l’être la tragi-comédie de la vie à Buenos Aires ou ailleurs.

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 22:21

Diapositive6Ce que dit Zola Jackson, l'héroïne du dernier récit de Gilles Leroy (Zola Jackson, Mercure de France), oubliée de tous dans sa maison envahie par les eaux en furie au beau milieu de l'ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005.

 

Court roman de l'infortune d'une ville et d'une femme, victimes de la brutalité de la société américaine qui n'a d'égale que la violence de sa nature: "Il ne faut pas grand-chose pour se faire détester dans ce pays où tout le monde aime son prochain, comme il est ordonné dans la Constitution."

 

J'ai connu la Nouvelle-Orléans en 1993 et je garde le souvenir un peu convenu mais bien vécu d'une ville en musique, aux accents français et aux balcons délicieusement coloniaux. Dans le récit de G. Leroy, la carte postale a disparu sous les eaux boueuses du lac Pontchartrain qui envahit les quartiers bas et pauvres que des digues que l'on savait misérables ne protégeaient pas. La Nouvelle-Orléans noire demeure "la cité barbare, celle qui ne voulait pas apprendre l'anglais, qui n'aurait jamais le goût du puritanisme..."

 

Zola Jakson, mère courage, sera-t-elle sauvée des eaux?

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 22:06

J'ai découvert cet été le grand écrivain qu'a été Winston Churchill grâce à une série d'émissions sur France Culture. Derrière l'homme politique et le sauveur de l'Angleterre pendant la seconde guerre mondiale se cache un prix Nobel de littérature qui a passé sa vie à se mettre en scène dans ses livres.

 

Ce soir, je citerai un passage savoureux tiré d'un ouvrage écrit dans les années trente, intitulé Mes jeunes années, qui se lit comme un roman et qui ne manque pas d'intérêt malgré un indécrottable et exaspérant conservatisme d'idées. 

 

Tout commence par l'âge tendre et l'école: le jeune Winston n'y trouve guère d'intérêt et les quelques pages qu'il  consacre à l'étude des mathématiques et du latin devraient ravir tous les cancres d'aujourd'hui (hypothèse évidemment quelque peu farfelue si l'on prend en compte l'intérêt desdits cancres pour la lecture en général et pour celle de Churchill en particulier).

 

Pour ceux qui, comme votre serviteur, conservent un souvenir ému des déclinaisons latines, la première leçon de latin de Sir Winson ne peut laisser indifférent (contexte: son maître lui a demandé d'apprendre la première déclinaison avec le mot "mensa" qui signifie "table"):

 

"Qu'est-ce que cela veut dire, Monsieur?

- C'est bien simple. Mensa, la table. Mensa est un nom de la première déclinaison. Il y a cinq déclinaisons. Vous avez appris le singulier de la première déclinaison.

- Mais, répétai-je, qu'est-ce que cela signifie?

- Mensa signifie la table, répondit-il.

- Alors pourquoi mensa signifie-t-il aussi ô table, demandai-je, et que veut dire ô table?

- Mensa, ô table, est le vocatif, répondit-il.

- Mais pourquoi ô table? insistai-je, avec une sincère curiosité.

- Ô table... c'est la forme que vous emploieriez pour vous adresser à une table, pour invoquer une table". Et, voyant que je ne le suivais pas: "C'est la forme que vous emploieriez pour parler à une table.

- Mais ça ne m'arrive jamais, balbutiai-je, franchement stupéfait.

- Si vous êtes impertinent, vous serez puni, et, permettez-moi de vous le dire, puni très sévèrement", répliqua-t-il.

 

Tel fut mon premier contact avec les études classiques qui, m'a-t-on dit, ont apporté de telles joies à tant de nos plus remarquables contemporains. "

 

C'est à en perdre son latin, n'est-il pas!

 

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 22:42

Il y a des titres de bouquins qui ne s'inventent pas! Ou dont on aurait bien aimé être l'heureux découvreur, aussi heureux que le marin désespéré et naufragé à la vue d'une terre à l'horizon.

 

Un des plus fabuleux, à mon avis - et pour longtemps encore - nous le devons à Marcel Proust: "A l'ombre des jeunes filles en fleurs"! Je sais, je ne suis guère objectif puisque tout récemment, dans une réponse à Quichottine, j'ai mis Proust en tête de mes auteurs de prédilection. Bref, je m'égare car là n'est pas la question!

 

Le titre qui m'amène ce soir est celui d'un roman par lettres fort contemporain (2008 exactement), écrit par deux américaines, la tante et sa nièce, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows. Le croirait-on, on peut encore écrire un roman épistolaire de nos jours, et plein d'enchantements, qui plus est!

 

Mais ce titre me direz-vous?

 

Le voilà: "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates".

 

Je vous laisserai découvrir, en lisant le livre (car il est hors de question de ne pas lire un roman aussi "délicieux" - c'est, je crois, le qualificatif le mieux adapaté!), les raisons d'un tel titre mais s'il me donne envie d'écrire cet article ce soir, c'est aussi parce que la petite communauté de lecteurs de ce cercle littéraire a tout à voir avec notre communauté de blogueurs, les amateurs d'épluchures de patates sont nos frères et soeurs de lecture, ils pourraient tout aussi bien se reconnaître dans la Petite Fabrique d'Ecriture. Et nous ne pouvons que faire nôtre la réflexion à la fois lapidaire, amusante et si profonde d'une de ses membres:

"Lire de bons livres vous empêche d'apprécier les mauvais".

 

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 11:36

97Greifswald.JPGA la fin du printemps, j'ai déposé ma candidature pour faire partie du jury du Prix du Roman de la Ville de Nanterre. Et ma candidature a été retenue. J'ai donc cinq livres à lire d'ici Noël. L'un d'entre eux est pour moi une véritable découverte: il s'intitule Là-haut, tout est calme et il est l'oeuvre d'un  écrivain hollandais, Gerbrand Bakker, dont c'est le premier roman.

 

Comme sans doute beaucoup d'entre nous, la Hollande fait surgir en moi des impressions variées d'eau et de lumière douce et parfois rasante, d'intérieurs tranquilles, de clair obscur, de soierie et de brocard,  impressions laissées par la merveilleuse peinture de Vermeer, Rembrandt ou Franz Hals. Mais en littérature, rien! Jusqu'à aujourd'hui, j'étais bien en peine de citer un auteur hollandais ou même une oeuvre.

 

En lisant Bakker, je fais donc une double découverte, celle d'une littérature et celle d'une oeuvre.

 

Ce roman est baigné de la même lumière calme et rasante qui rend magnifiques les champs, les canaux et les façades des maisons dans un tableau hollandais du dix-septième siècle. Sauf que nous sommes au début XXIème siècle et que l'auteur se glisse dans la peau d'un paysan hollandais qui a passé la cinquantaine et qui vit seul dans sa ferme avec son père grabataire, " cette ferme, elle est hors du temps; aux abors de cette petite route, ça peut être aujourd'hui, tout comme ça pourrait être 1967 ou 1930".

 

Au fil des pages, sous un ton tranquille qui cache une tension et une rage rentrée, on  comprend que Helmer (c'est le nom du narrateur) n'est paysan que par fatalité: Henk, son frère jumeau, est mort tragiquement à 19 ans et son père (le grabataire) l'a forcé à abandonner ses études de lettres à Amsterdam pour revenir à la terre: "Henk était le paysan, le fils de papa. Quant à savoir ce qu'il voulait faire de moi, ou ce que je voulais faire de moi-même, il ne se posait pas la question."

 

Aussi, lorsque l'ancienne fiancée de son frère disparu reprend contact avec lui près de 40 ans après pour lui confier son fils et lui apprendre le goût du travail, c'est tout une vie de frustration et de regrets qui refait surface et entraîne Helmer dans une inattendue quête inattendue du bonheur après toutes ses années où l'absence et le regret de ce frère jumeau, sa moitié ("nous étions deux garçons et un seul corps") l'ont tenu à l'écart de la vraie vie ("voilà si longtemps que je fais les choses moitié moins vite").

 

Le plus inattendu dans ce roman, me semble-t-il, c'est l'écart que l'on ressent entre le ton presque neutre de la narration et l'énorme tension qui existe entre les personnages et à l'intérieur des personnages: "Continuer comme un idiot à garder la tête sous les vaches, même lorsque l'on sait son père étendu mort dans son lit", dans le calme, là-haut. 

 

Une si belle impression hollandaise...

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Quatrième De Couverture

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Parole d'auteur

"... je connaissais l'histoire de dizaines d'écrivains qui essayaient d'accomplir leur travail malgré les innombrables distractions du monde et les obstacles dressés par leurs propres vices."

 

Jim Harrisson in Une Odyssée américaine

 

"Assez curieusement, on ne peut pas lire un livre, on ne peut que le relire. Un bon lecteur, un lecteur actif et créateur est un relecteur."

 

    Vladimir Nabokov in Littératures

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