L'idée était séduisante: raconter le voyage à Venise du philosophe allemand Schopenhauer qui, sur recommandation du poète Goethe, vient y rencontrer lord Byron. L'idée était séduisante mais le défi difficile. Pour son premier roman, le journaliste allemand Christoph Poschenrieder n'est pas à la hauteur de son ambition avec Le monde est dans la tête.
On ne vibre pas, on ne sourit pas, on ne s'emballe pas à ma lecture de ce livre: tout y est cérébral, c'est le mot qui me vient spontanément à l'esprit. Le lecteur est comme détaché, à distance de ce héros philosophe dont on ne sait pas si l'on doit le trouver sympathique, naïf, authentique, arrogant...
On sent par ailleurs la recherche besogneuse de vérité historique avec des passages des oeuvres dudit philosophe, de Goethe et de Byron plaqués dans le récit, avec les apparitions poussives du chancelier autrichien Mettternich et quelques considérations de rigueur sur la politique internationale de l'époque.
Quant à Venise, elle n'est pas rendue sensible au coeur mais là encore, le lecteur devine tout un effort pour montrer la connaissance que l'auteur en a (et cela ne fait aucun doute) mais à aucun moment, on ne se sent transporter dans cette Sérénissisme du début du XIXème siècle: la scène finale de la poursuite en gondoles est même d'un compliqué qui dérouterait un gondolier et ne tient vraiment pas le lecteur en haleine.
On aurait préféré que le monde fût dans le coeur!